GAIA EDUCATION / Eveiller au respect des animaux

07 septembre 2015

Connue pour ses campagnes de défense des droits des animaux, l’association GAIA est aussi présente sur les bancs de l’école, du primaire au secondaire. Un panel d’outils et d’approches pédagogiques pour rappeler que les animaux sont des êtres sensibles et intelligents, qu’ils ont des besoins et des droits. Pour engager aussi la responsabilité de chacun face au bien-être animal et passer à l’action.

Eveiller au respect des animaux

Aujourd’hui, au cours de morale de l’Athénée royal d’Enghien, il y a un invité : Dominic Hofbauer, de GAIA Education. GAIA pour Groupe d’Action dans l’Intérêt des Animaux. Afin de sensibiliser à la défense des droits des animaux, l’animateur jongle avec une quantité insoupçonnable de sujets, d’approches et de supports. Durant près de deux heures, il questionne les élèves, leur fournit des informations, suscite leur réflexion, les fait participer, les écoute. Au travers de vidéos, photos ou jeux, la classe découvre les prouesses cognitives de certains animaux, leurs émotions, leurs besoins... Le message montre, éclaire, éveille plutôt qu’il n’accuse, dans une optique positive plutôt que culpabilisante.

Au tableau, Dominic dépose de temps à autre un mot, un chiffre. Comme ce «56 000» : le nombre d’animaux accueillis en refuge, parce qu’abandonnés, l’année passée en Belgique. L’animateur creuse aussi la question des poules pondeuses. Il aborde les 4 types d’élevages et le code chiffré correspondant, identifiable sur les œufs : bio en plein air (0), en plein air (1), au sol (2), en cage (3). Les élèves s’étonnent lorsqu’ils apprennent que les poules en cage sont confinées dans un espace de la taille d’une feuille A4, sous une lumière artificielle 17 heures durant, afin que l’industrie s’assure une production annuelle de 300 œufs par poule.

Petits ou grands, des approches différentes

Dans un coin de la classe, Sophie Dufour, la professeure de morale, observe. Elle a fait appel à GAIA pour animer les six années du primaire, ici à Enghien, mais aussi dans une autre école, à Braine-le-Comte. «La protection animale figure au programme et je l’aborde en classe. J’avais envie de faire appel à un intervenant extérieur, plus spécialisé dans la question. L’idée est que les enfants prennent conscience de leur responsabilité vis-à-vis des animaux. Qu’ils explorent aussi les moyens d’action possibles, via leur consommation et leurs comportements à l’égard des animaux. Presque tous mes élèves ont un animal à la maison, parfois plusieurs.»

Les enfants, eux, se bousculent avec enthousiasme pour raconter leurs histoires personnelles, du chat trouvé dans la rue, au lapin qui se promène dans la maison du voisin. Ça saute aux yeux: c’est bien à un public conquis que Dominic s’adresse ici. Il explique : «Il y a une proximité entre les jeunes enfants et les animaux, dont ils comprennent sans doute la vulnérabilité et les émotions simples, le besoin de sécurité, etc. Du coup, on travaille moins à sensibiliser qu’à consolider une sensibilité qui existe déjà. Le fait qu’un adulte vienne parler de protection animale en classe, valide aussi le fait que c’est un sujet sérieux. En secondaire, il y a chez certains un petit cap à passer pour qu'ils ne se sentent pas infantilisés parce qu'on parle des animaux. Aussi, les animations sont construites de manière dynamique autour de quizz, vidéos scientifiques et échanges philosophiques qui, en fin de compte, sont toujours trop courts !»

Passer à l'action

Que ce soit avec les petits ou les grands, l’un des objectifs principaux de GAIA Education est de réfléchir ensemble aux actions possibles. S’engager dans une association de protection des animaux ; stériliser son chat ; adopter un animal en refuge ; consommer autrement (des œufs estampillés 0 ou 1 par exemple)... Parmi les idées exprimées aujourd’hui par les élèves de Sophie Dufour, celle de faire une pétition contre les élevages en cages et de l’envoyer au ministre concerné pourrait bien se concrétiser.

Des actions émergent dans d’autres écoles après le passage de Dominic. Comme à l’école communale de Nethen, qui vient d’adopter des poules de batterie. Pour ce faire, Corinne Pochet, professeure de morale, s’est adressée à l’association Le Rêve d’Aby qui organise des sauvetages d’animaux de ferme, dont des poules destinées à l’abattoir après une année de ponte intensive. Les poules sauvées gambadent désormais, bienheureuses, dans le poulailler de l’école, dont s’occupent l’institutrice et les élèves de 1e et 2e primaire.

Dominic, lui, repart, sa valise délestée de quelques outils. Nul doute là-dessus, cet humble passionné sème le respect au travers des 150 animations qu’il mène annuellement. «Quand on travaille autour de l’éthique animale, on travaille sur des valeurs universelles de respect, d’attention à l’autre, de considération pour autrui, partage-t-il. D’une certaine manière, les animaux sont les plus autruis des autruis

Article rédigé par Céline TERET, pour la revue Symbioses, le magazine du Réseau IDEE

Contacts :
GAIA Education - 02 245 29 50 - www.gaiakids.be
Le Rêve d’Aby - 0476 85 21 94 - www.lerevedaby.be